Hayden Christensen en Interview exclusive pour Lucasfilm
Par marielle le 23/07/2005
Place au sombre Seigneur !!!
Après une absence de près de 20 ans, Dark Vador est de retour. Les fausses cicatrices de
Hayden Christensen sont là pour le prouver !
Dans cette interview exclusive, Hayden Christensen nous parle de sa préparation physique à son role, du plaisir qu'il a eu à jouer aux côtés de la légende du théatre et du cinéma Ian McDiarmid et de de l'impression qu'il a ressenti en se coiffant du célèbre casque noir.
Avant même le tournage des premiers plans, vous avez dû vous préparer physiquement pour jouer votre personnage. Comment avez vous fait ? Et à quoi ressemblait une de vos journée types ?
Je suis arrivé à Sydney environ deux mois avant le début du tournage principal pour me remettre en forme et apprendre les chorégraphies des combats au sabre laser. Je commencais généralement vers 10h00 du matin par un entrainement de quelques heures de plus avec Nick. Pendant environ trois semaines je suis allé à la gym deux fois par jour mais au bout d'un moment, je me suis vraiment senti au bout du rouleau. Nous avons donc réduit un peu la gym et nous nous sommes concentrés sur les combats au sabre laser.
Comment se sont déroulées les répétitions avec Ewan McGregor pour votre grand duel ?
Apprendre les mouvements n'a pas été trés difficile. Nick s'est vraiment surpassé sur ce film et il a imaginé un combat assez spectaculaire, dont il était intéressant de découvrir tou les segments. Chaque jour, j'avais hâte de me mettre à travailler. Pendant les entraînements, Ewan et moi rigolions sans arrêt ! Et j'étais vraiment très impatient de tourner la scène. Nous voulions absolument lui faire honneur et nous avons donné le meilleur de nous-mêmes. Pour échapper à la frénésie et au chaos du plateau, nous allions même jusqu'à nous isoler, nous attrapions deux sabres laser et nous répétions nos moments préférés du combat.
Le tournage de cet affrontement a-t-il été difficile ?
C'est précisément pour cela que nous avons travaillé à l'avance : pour que tout devienne presque naturel. aprés un certain temps, nous n'avions plus besoin de nous demander où placer nos pieds, où frapper avec notre sabre laser, nos membres le savaient d'eux-mêmes.
Etait-il fatigant de tourner chaque scène plusieurs fois ?
Le simple fait de devoir faire chaque séquence encore et encore pour tous les angles de caméra, tout en faisant de notre mieux pour que la prise soit à chaque fois la meilleure possible, était absolument épuisant. Sans compter qu'il faisait très chaud et que nos vêtements ne se prêtaient pas trop à ce genre d'exercices. Nos costumes nous gênaient très souvent, ce qui ne facilitait pas les choses. Mais en même temps, nous nous battions au sabre laser, on se sentait comme des gamins qui font les fous et sont bientôt en nage!
Pensez-vous qu'en lui-même, le duel serve également à raconter l'histoire ?
Tout à fait. Il va bien au delà d'un simple combat chorégraphié et adapté à l'environnement [où nous nous trouvions]. Nick tenait beaucoup à ce que le combat se développe et montre comment Obi-Wan prend lentement le dessus. Mon personnage est supposé être l'Elu et je suis censé être un des meilleurs Jedi en ce qui conserne le maniement du sabre laser, mais je dois quand même m'incliner. Nick a toutefois parfaitemant équilibré le combat, de sorte qu'aucun de nous n'a l'air fondamentalement plus faible que l'autre .
En tant qu'acteur,qu'avez-vous fait pour vous plonger dans le côté le plus sombre d'Anakin ?
Quand je joue une scène, je n'essaie pas de m'inspirer d'expériences vécues pour exprimer certaines émotions. Pour moi, tout dépend des circonstances et de la situation dans laquelle se trouve mon personnage. J'essaie d'imaginer ce qui le fait réagir et de me représenter l'événement de facon à ce que ma performance s'accorde à la scène et à la progression du personnage. Or, ce n'est qu'à la fin du film qu'Anakin perd son calme et se met hors de lui. Ce sont alors ses ambitions qui le motivent, ainsi que les tentations auxquelles il est soumis.
Avec quel acteur avez-vous pris le plus de plaisir à jouer ?
Ian McDiarmid. J'avais pu travailler un peu avec lui dans l'attaque des clones mais, comme notre relation se développe beaucoups dans la revanche des Sith, nous avons eu davantage de scènes enssemble. C'est une oportunité que j'attendais avec beaucoup d'impatience depuis la séance de lecture de l'épisode II. C'est un homme adorable et l'un des meilleurs acteurs avec lesquels j'ai eu le privilège de jouer.
Que retenez-vous de votre collaboration avec Nick Gillard sur ce film ?
Je lui dois vraiment tout. Il exigeait de manière catégorique que nous connaissions le duel au sabre laser sur le bout des doigts, ce qui était d'ailleurs nécessaire pour la crédibilité du combat. Il était là tous les jours, il nous corrigeait et réglait tous les petits détails, et Ewan et moi nous sentions très à l'aise. Même quand nous faisions des erreurs, Nick nous encourageait et disait que nous nous en tirions trés bien. La moitié du temps, les mouvements erronés ne se voyaient pas grâce à la manière dont la scène était conçue. Mais il nous a toujours soutenu.
Il paraît que vous affrontez Nick Gillard dans la scène où vous semez la mort dans le Temple Jedi....
Oui. J'ai eu une scène où Nick joue un instructeur Jedi. J'entre et je le tue, avec ses deux Padawans. C'était encore une histoire d'élève qui dépasse son maitre, j'ai enfin pu lui dire: "je t'ai eu!" c'était trés amusant. Mais je l'ai touché au front et il en a gardé une petite balafre, ce qui n'était évidemment pas prévu. Il croit que je l'ai fait exprès, mais c'est faux ! A la prise suivante, il m'a flanqué une gifle et m'a fait reculer...
Selon vous, qu'est ce qui rend la relation d'Anakin et Obi-Wan si particulière en tant que Jedis ?
Ils se considèrent comme des camarades. Leurs rapports ne sont plus ceux de maître et de son apprenti, car Anakin a bien appris. Ils plaisantent l'un avec l'autre, et c'est ce qui donne toute sa pûissance au film : ce sont deux excellents amis, un peu comme Butch Cassidy et le Kid. Ce qui rend la fin de leur amitié d'autant plus triste et accablante.
Globalement, avez vous eu du mal à définir le personnage d'Anakin ?
Ce n'était pas évident parce que je ne pouvais me baser sur le jeu de personne, contrairement à Ewan McGregor avec Alec Guinnes. Mais j'avais tout de même un personnage prédéfini par les autres acteurs qui l'avaient incarné, ce qui a donné une sorte de juxtaposition bizarre. En fin de compte, j'ai dû fournir un lien linéaire entre Anakin de Jake Lloyd et Dark Vador. Et aussi rappeler le Vador interprété pas Sébatian Shaw quand Luke lui ôte son masque..
Avez-vous pu partager votre enthousiasme avec lui ?
Vous savez , c'était un véritable plaisir d'aller travailler et d'apprendre autant de choses. Il aimait beaucoup parler de la scène que nous jouions et de son sens caché. Il était toujours disponible et paraissait s'amuser en permanence. Son personnage est parfois trés sombre et maléfique, mais il arrive à se glisser dans sa peau et à en ressortir avec une facilité déconcertante. Moi, je n'y arrive pas...En tout cas, mon travail avec lui a dépassé toutes mes attentes. Dans le film, Ian vole vraiment la vedette.
Quelles ont été vos scène préférées avec lui ?
Celles où c'est lui qui parlait le plus! A certains moments, je n'avais qu'à hocher la tete et à être d'accord avec ce qu'il me racontait. J'ai également beaucoup aimé la scène où Ian et moi sommes à l'opéra, où il me parle d'un autre maitre et de son apprenti, qui le renverse et lui dérobe tous ses pouvoirs. C'était une de ces scènes où je ne savais pas trop ce que je faisais là car l'extraordinaire façon avec laquelle il me faisait son récit et transmettait son point de vue m'empêchait un peu de me concentrer. Je me trouvais presque incompétent face à lui...
Le moment que tout le monde attendait avec le plus d'impatience était bien sur le retour de Dark Vador. Qu'avez-vous ressenti en enfilant son costume ?
C'était à couper le souffle! J'attendais cet instant depuis le jour où j'avais appris qu'on m'avait donné le rôle. C'est pour moi un grand privilège d'avoir pu jouer Anakin et former le personnage de Dark Vador. On comprend vraiment son comportement dans la trilogie classique. Comme mon rôle était de faire le lien, m'habiller en Vador avait quelque chose d'un peu irrévocable, de défnitif.
D'ailleurs, le département des costumes en a confectionné un pour vous en un instant...
En fait , c'était très gentil de leur part de me laisser entrer dans le costume parce qu'ils auraient pu se contenter de prendre n'importe quel grand type et ça aurait tout aussi bien fonctionné! Mais j'ai supplié et pleuré, et ils ont fabriqué un costume qui m'allait. Et puis, mettre le casque poli et toutes les parties en cuir était vraiment génial.
Le costume était-il désagréable à porter ?
En fait on pourrait croire qu'il donne un sentiment de puissance, mais c'est plutôt le contraire. Ma vue était bouchée sur les cotés et je n'y voyais donc pas grand chose. En outre tous les sons étaient assourdis et je me sentais un peu perdu. Le costume était lourd et je me déplaçais sur des talonnettes de 12cm pour compenser la différence de taille... On ne peut donc pas dire que c'était confortable. J'avais très chaud, c'était éreintant.
Quelle a été la réaction sur le plateau quand vous êtes entré habillé en Vador ?
Les gens m'ont fixé d'un regard. En ce qui me concerne, j'essayais avant tout de tenir debout et de monter l'escalier sans me casser la figure...Je me disais qu'ils seraient fous de rage si je trébuchais et si je rayais le casque et si j'abîmais quoi que ce soit. En fait, je n'ai pas pu en profiter autant que je l'aurais voulu. En même temps, quand les caméras se sont mises à tourner, c'était vraiment quelque chose que d'être à coté de Sidious et de dire mon texte! Je sais que ma voix a été remplacée par celle de James Earl Jones mais il était très important que je fasse moi-même le dialogue. C'est un souvenir que je garderai toujours.
Et qu'en est-il de la célèbre respiration de Vador ? Avez-vous essayé de l'imiter quand vous avez fait votre apparition ?
Les créateurs du costume avaient eu la délicatesse d'y ajouter un petit dispositif respiratoire. Si bien que, à mon entrée, je respirais comme Dark Vador ! En tout cas, j'ai hâte de voir les plans tournés en coulisses parce qu'à ce moment là, la sueur me coule dans les yeux et j'essayais avant tout de ne pas tomber à la renverse !
Vous avez également fait connaissance avec le coté obscur du maquillage...Quel souvenir gardez-vous de la scène où Anakin prend feu ?
J'ai trouvé ça plutôt sympa : c'était la première fois que je brûlais! Les prothèses n'étaient pas très confortables mais elles rendaient la scène très amusante à jouer. J'ai trouvé vraiment trés libérateur de ne pas me voir...et de ne pas m'entendre non plus, d'ailleurs, car j'ai un peu changé ma voix pour ce plan. Mais toute la logistique [imposée par les prothèses] pour les repas et tous les petits actes de la journée a fini par devenir assez pénible. Bon, je ne peux pas me plaindre vu que je ne les ai portées qu'un jour... Cela dit, j'aimerais bein faire un film où je pourrais me dissimuler un peu plus et avoir une autre apparence.
Et le maquillage ?
Enlever les prothèses, c'était un véritable cauchemar! Ils les avaient collées sur chaque pouce de ma peau pour qu'elles bougent en fonction de mes changements d'expression. Or, personne ne savait vraiment quel était le meilleur moyen de dissoudre la colle, et ils ont dû me les arracher! Je crois que j'ia perdu une partie de mon épiderme...
Revenons à l'évolution de votre personnage.Vous a-t-il fallu longtemps pour entrer dans l'esprit de Vador ?
Pas du tout. Il est très facile de jouer derrière un masque et de se mettre dans la disposition émotionnelle adéquate. Je m'inquiétais plutôt du coté esthétique de ce que je présentais. Généralement, je travaille de l'intérieur vers l'extérieur. Je détermine le contexte émotionnel de la scène et je fais de mon mieux pour qu'il se manifeste. Mais dans ce cas précis, j'ai travaillé de l'extérieur. J'ai tenté de déterminer comment la scène allait fonctionner et de coller à ce que j'imaginais.
Selon vous, qu'est-ce qui fait de Dark Vador un personnage si populaire ?
C'est le coté mystérieux : un homme derrière un masque, que personne ne connaissait jusuq'à présent. Le public pouvait l'imaginer de mille façons différentes et chaque spectateur pouvait faire ce qu'il voulait de cette incarnation du Mal. Sa voix est évidemment très particulière mais elle laisse suffisamment le champ libre à l'imagination de chacun. D'après moi, c'est la raison de son succès.
Pensez-vous que les nouveaux épisodes ont un peu porté préjudice à la mystique de Dark Vador ?
A mon avis, c'était inévitable. Si Vador a trouvé un tel écho auprés du public, c'est parce qu'il représentait l'inconnu. Il faisait le mal tout autour de lui et d'exprimait de manière inquétante mais, en dehors de cela, on ne savait rien de lui. Et c'est précisément cet inconnu qui permet à notre esprit d'investir le personnage de nos peurs les plus cauchemardesques. Par conséquent, il est fatal qu'un partie de sa mystique ait maintenant disparue : aujourd'hui, on en sait plus.
Pensez-vous que les "nobles" excuses d'Anakin pour rejoindre le côté obscur soient justifiables? Sont-elles acceptables à vos yeux ?
Absolument. On comprend Anakin quand on se permet de se laisser séduire comme il l'a fait avec palpatine. Le problème est qu'Anakin vend plus ou moins son âme au diable et que, de ce fait il est soumis à toute une propagande qu'il est forcé de croire à cause de sa nouvelle position. Mais tout n'est en fait qu'une arnaque, et on ne peut comprendre Anakin que si on se permet d'en être soi-même victime.
Vous n'étiez pas né au moment de la sortie de la tilogie classique, mais étiez-vous quand même un fan de Star Wars ? Les films produisaient-ils sur vous un effet particulier ?
Pas directement. Mon frère était un grand fan de Star Wars. C'est aujourd'hui un jeune trentenaire et, à l'époque il avait donc l'age idéal. Il avait tout un tas d'objets Star Wars, dont le Faucon Millenium qu'il interdisait toujours de toucher. Je me souviens qu'il avait aussi le couvre-lit ,Le souvenir de Star Wars est donc profondément ancré dans mon esprit, mais je n'en avais pas pour autant une compréhension directe. Ce n'est qu'au moment où les films ont été remasterisés numériquement et ressortis en salle que je suis devenu fan. En revanche, j'ai toujours admiré George Lucas. Quand j'avais 12 ans, ma mère m'a acheté un livre intitulé The Creative Impulse, vieux bouquin qui représentait quelque chose d'important pour moi. Alors quand je l'ai rencontré, vous pensez si j'étais nerveux!
Quelles ont été les influences de votre enfance? qu'est ce que vous admiriez quand vous étiez gamin ?
Il y avait entre autre G.I joe. Je me souviens d'avoir désespérément tenté de transformer une serviette en parachute, à la McGyver, et d'avoir jeté mes G.I Joes du toit! Et musclor. J'adorais Musclor. Ainsi que l'athlétisme. j'aimais beaucoup le hockey quand j'étais plus jeune. Mes murs étaient couvert de posters de joueurs célèbres. En fait les athlètes m'ont beaucoup influencé. C'est vers eux que je levais les yeux...
Le fait de porter le costume a-t-il provoqué chez vous la moindre nostalgie, en dépit du fait que vous n'avez pas grandi avec Star Wars ?
Même si la trilogie classique ne résonne pas autant chez moi que chez les autres, j'ai effectivement été surpris de ressentir une pointe de nostalgie. Brusquement, je me suis senti trés lié à ce personnage si célèbre dans la culture populaire. Je n'avais pas vraiment ce sentiment en jouant Anakin, parce que Anakin était à moi. Alors que même s'il fait parti de moi, Dark Vador ne m'appartient pas complètement.
Selon vous, qu'est ce que le public attendait le plus dans la Revanche Des Siths ?
C'était certainement l'ultime épreuve de force entre Obi-Wan et Anakin (Dark Vador), dont dépend tant de choses à ce moment du film. Anakin s'est déjà éloigné de certaines des valeurs qu'il défendait autrefois et, en même temps qu'il sacrifie son amour et son amitié envers Obi-Wan pour faire ce qui lui semble juste. Beaucoup de choses reposent sur cette dernière séquence de combat, par ailleurs très intelligemment développée dans le script. Franchement, je ne crois pas que les fans ont été déçus!
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